Compte-rendu : Comment entendre la violence chez l’enfant? Enjeux cliniques

Nous avons accueilli dans la cité de Calvin, Christine Maugin pour notre 3ème atelier clinique. Durant la matinée, 3 cas ont été présentés par des participants actifs du groupe Max und Moritz. Lidia Sinka, Ludovic Bornand et Frédéric Pacaud.

À la suite, nous avons eu le plaisir d’écouter Christine Maugin lors de sa conférence intitulée pour l’occasion : Que cherche à nous dire l’enfant violent? En partant du texte de Jacques-Alain Miller et notamment de cet ersatz de satisfaction qu’est le symptôme : Là où on souffre, on se satisfait. Christine Maugin nous détaille les 3 registres en lien à notre thème. La violence symbolique est demande d’amour liée à une plainte de ce manque à être. En ce sens, Christine Maugin évoque l’exemple de la rupture amoureuse. Là le surmoi se délecte de la violence. Elle n’est que de soi-même en lien avec une férocité du surmoi. La violence imaginaire est imbriquée à l’agressivité. Il s’agit d’extraire de l’autre ce qu’on ne peut pas dire de soi, son propre indicible reconnu dans l’autre. Autrement dit, ce que j’ai vu de moi dans l’autre. Et c’est aussi toute la question du travail de deuil. Christine Maugin évoque le passage dans la cure de certaines désidentifications, séparations d’avec une part de soi-même qui peuvent être violentes. Enfin, la violence réelle est du côté pulsionnel, là où il n’y a pas de langage. Jacques-Alain Miller évoquera d’ailleurs la psychose en formation dans son texte. Il s’agit d’une jouissance sans phrase.

Alors comment accueillir cette violence? Par la douceur, nous indique Jacques-Alain Miller et dans l’idée de remettre en route quelque chose qui puisse se parler.

Puis, Christine Maugin nous parlera du rap et de son traitement de la langue en lien avec le texte de J. Lacan au sujet de l’hallucination « Truie » parue dans le séminaire III. Dans l’hallucination c’est son propre réel qu’on entend. C’est donc son propre message qu’elle fait dire à l’Autre. Apparaît ainsi l’angoisse de morcellement dans la menace d’être une femme coupée en rondelles.

En dernier lieu, nous évoquerons James Joyce avec l’épisode de la raclée. Le rap pourrait être une réponse sinthomatique du traitement de la violence. Notre invitée évoquera même la battle-rap très ritualisée avec ce travail sur la langue.

 

Frédéric Pacaud,

Responsable du groupe Max und Moritz.

 

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