Compte-Rendu : Demi-journée de préparation vers PIPOL 8

Cette demi-journée riche en réflexions menées autour de la clinique et la rencontre hors-normes, s’est réalisée à partir du travail auprès des patients, en cabinet ou en institution. Différentes représentations de ce qu’est la « clinique hors-les-normes » ont été évoquées:

Katty Langelez-Stevens a fait référence à l’importance du corps de l’analyste dans les cures et dans le travail institutionnel. En institution, l’analyste occupe la position du partenaire sur laquelle le sujet s’appui et se plaint, ce qui le soulage. A partir de deux situations cliniques différentes elle a montré comment la pratique de l’analyste peut contribuer à faire tenir ensemble les trois registres dans la clinique borroméenne.

Christiane Ruffieux a abordé une question pragmatique, le psychanalyste étant toujours invité à travailler dans une clinique hors les normes. Elle a également illustré la question de la pratique à plusieurs en cabinet dans la clinique de l’adolescent et le travail possible extra-muros avec le milieu scolaire.

Sofia Guaraguara a présenté un cas clinique concernant une situation de migration et a mis en lumière la manière dont le travail analytique peut traiter le poids du traumatisme et permettre une sortie de l’impasse.

Le hors-normes constitue une façon d’interroger la fonction médicale dans le milieu hospitalier où, en raison du poids des protocoles de soins, de plus en plus fréquents, la parole du patient est, souvent, absente. Thomas Rathelot, à partir de son travail en milieu hospitalier a interrogé le poids des guidelines, et des pratiques standardisées en tant que expressions actuelles de la norme. Parfois ces outils médico- légaux semblent un moyen pour contenir l’angoisse du corps médical mais sans contribuer à saisir ni à clarifier la situation clinique. La norme devient ainsi une manière de se protéger face à l’angoisse, mais préservant de l’acte le soignant. La norme peut correspondre alors à une fausse sécurité.

Rita Annoni-Manghi a interrogé le hors-normes à partir de la métaphore de la greffe.

Son exemple était la pratique clinique hors-normes à travers de l’installation d’une unité d’addictologie et son interaction/intégration avec un quartier résidentiel à Genève.

Comment poser une greffe dans le tissu urbain et éviter la tentation d’enlever ce qui peut gêner au quartier ? La contribution de l’art a été ici évoquée dans cet effort d’implantation dans la cité.

Aussi, le hors-normes est une manière de changer le regard face aux normes qui s’accumulent. Nadine Page nous rappelle que les normes sont issues d’un pouvoir et elles ont une logique. Ce qui différencie ces normes c’est leur champ d’application, leur cohérence se soutient d’un certain nombre de signifiants maître. Elle a également présenté un cas d’addiction avec un accent mis sur la fonction subjective de l’addiction.

Chaque présentation à été ponctuée par une série de vidéos, créés pour introduire le congrès PIPOL à Bruxelles, sous le titre : « Pas au pas des normes ».

Carolina Escobar.

 

Page avec tout l’information dans événements organisés :  Demi-journée de préparation vers PIPOL 8 | 13 mai, 2017 à Genève.