Au divan des villes au divan des champs. Un effort de poésie
« Si l’on sait que l’on ne sait pas,
si l’on est attentif à ce que l’on ne sait pas,
si l’on guette ce qui apparaît comme inconnu,
c’est alors qu’une découverte est possible ».
Pierre Soulages.
Au cœur
Des grandes villes là-bas
C’est le heurt
De l’inquiétude de l’étrange
Ici
Le vaste tissu d’or
De plissés verts
D’ondulantes franges
Entre infini visible
De fleurs de flou
Noir de fou
Et blanc de loup
L’œil
À l’oreille du silence
Guide la marche dense
À l’encre sympathique
Au divan du rêveur
Le temps immobile
Se perche creuse la ligne
Bec
De plume traces rêches
À l’envers de l’enclume
L’écriture le son pur
Lisière immense
Sur l’écran
Des choses à faire
À défaire
D’aveugles doigts
Aux confins des mots lyres
Recueillent l’imprévu
L’effet ténu
L’impossible dire
À l’ombre
Les vastes cités d’ailleurs
De souvenirs en oubli
L’été ici
Retient le vide l’heure
L’attente bleue
Les chuchotements
L’ineffable présence
Avant qu’ailes
À tire d’elle
Caresse d’esquisse
Pas d’énigme
Sur le fil lourd
De la nuit des jours
S’effacent s’esquivent
Au fond de l’eau vive
Sur le chemin de ronde
Soufflent alors au bord de l’onde
Outrance
Bon aloi
Les solitudes légères
En cadence familière
L’outre danse neuve
Et les autres de bois
Nicole Prin, avril 2020
Pas sans Jacques Lacan, Jacques-Alain Miller, Marie-Hélène Brousse…
Pas sans Pierre Soulages et Jean de la Fontaine.
Et la drôle de ribambelle des êtres de bois, sur le chemin de l’abbaye d’Hauterive à Fribourg.