Castration digitale

Felix Bernstein interviewé par James Fisher. Ceci est une traduction d’un entretien qui a eu lieu entre Felix Bernstein (à New York) et James Fisher (à Fribourg) en octobre 2023. Entre-temps, Felix a également assisté à une séance du laboratoire du CIEN à Fribourg, conversation dans laquelle est advenu le titre de « Castration digitale ». Nous remercions également Guillaume Chatagny pour ses conseils en matière de traduction.

Felix Bernstein est écrivain et artiste. Il est l’auteur de Notes on Post-Conceptual Poetry et Burn Book.

 

James Fisher : Cher Felix, merci d’avoir accepté cet entretien. J’admire ton travail depuis longtemps et je suis très content de pouvoir discuter avec toi autour de la question du corps et de l’algorithme, un thème qui actuellement nous occupe au CIEN auquel tu as même participé dernièrement. Pour commencer, je voudrais te poser une question sur ton rapport à la psychanalyse, puisqu’il me semble que Lacan te sert dans tes travaux comme cadrage théorique.

Felix Bernstein : J’ai entrepris une psychanalyse quand j’ai commencé à faire de l’art. En définitif, ça m’interroge, parce que je ne veux pas faire de l’art didactique qui ne fait qu’illustrer des concepts. Et pourtant, il me semble que c’est justement bien ça que je fais très souvent. Une prophétie que j’auto-réalise (Self-fulfilled prophecy).

JF : Bon, ce n’est pas ce que je crois. Je garde à l’esprit tes premières vidéos avec lesquelles tu utilisais les outils numériques à disposition pour tordre toute unité possible de ton image corporelle, ce qui m’intéresse beaucoup. Tout cela me semble aller à l’encontre d’un art soit disant ‹ didactique. ›

FB : J’essaie toujours de réfléchir sur les différentes manipulations de l’image corporelle par le biais de dispositifs, entre le smartphone et le miroir, par exemple. Parce que le smartphone est tout à la fois un miroir, une caméra, un vibromasseur et une lampe de poche – ou encore un clavier, ça c’est sûr, et une tablette.

Les gens discutent beaucoup au sujet du selfie. Mais il me semble que le smartphone est intéressant parce qu’il est plus tactile (haptic) que le miroir et amène à des schémas corporels plus primitifs. Les schémas corporels ne sont pas éliminés, mais s’assemblent en couches tel un palimpseste ou de la peau d’oignon. La meilleure théoricienne des schémas corporels est sans doute Françoise Dolto. Elle écrit que le schéma corporel est ce qui existe entre le conscient et l’inconscient. L’image corporelle relève de l’inconscient. L’image dans le miroir relève de ce qui est conscient. Mais elle montrait aussi que les enfants autistes et psychotiques avec qui elle travaillait et qui n’avaient pas de schéma du miroir (mirror scheme) arrivaient malgré tout à créer quelque chose comme un schéma corporel ou une image de miroir qui ne dépendait pas d’un miroir au sens premier du terme. Ils pouvaient articuler leurs schémas corporels par le biais de la sculpture en accentuant et jouant sur la taille de certaines parties du corps1.

D’une certaine manière, le schéma corporel ressemble au miroir au sens où il est tout autant idéalisant. Le smartphone et l’algorithme créent une image idéalisante du soi qui est extrêmement médiée par le symbolique, et ce, de façon beaucoup plus manifeste qu’il ne l’est avec le miroir. Parce que dans le miroir, l’image est censée être sans filtre, sans déformation, alors que le miroir possède en fait des déformations et renversements de toutes sortes. Ce que l’on y voit est informé (affected) par la personne qui, selon nous, nous regarde dans le miroir – l’idéal du moi. L’image de miroir est aussi une toile de fond ou une vitrine. Mais avec le smartphone, la médiation est plus apparente, l’idéal du moi est à portée de main. Néanmoins, le smartphone semble créer cette image de miroir unifiée, celle du moi idéal, et c’est ça, le selfie, et c’est sur ça que les gens se focalisent. En plus, il (le smartphone) sollicite et incite [les gens à former] un type de moi fragmenté qui, à vrai dire, est très unifié. Surtout sur TikTok et des applications semblables, les gens imitent cette idée de personnalités multiples et l’idée de la psychose parce que la flexibilité d’avoir de multiples personnalités semble bénéficier à l’algorithme2. Le truc, c’est que chaque personnalité est extrêmement rigide et doit obéir à un tas de règles, n’est-ce pas ? Il existe un phénomène où on incarne de multiples personnages d’animés, par exemple. Malgré le fait que c’est un champ incroyablement ‹ inclusif › où il n’y a pas de manque, de telles plateformes sont fondées sur des règles et des limites extrêmes. Il y a toujours de la surveillance (policing) extrême sur chaque formation, même si elle est fragmentée, raison pour laquelle je constate que tout cela est extrêmement unifié, encouragé, et médié par le symbolique. Il n’y a pas d’accès à un véritable sens de la multiplicité, bien que personne ne prétende qu’il y en ait un.

Tout le monde au contraire considère TikTok comme extrêmement totalitaire et contrôlant, du moins en ce qui concerne les théoriciens. Même si on entend parfois des gens dire des choses un peu utopiques à ce sujet, ils n’ont depuis longtemps déjà plus une vision utopique d’Apple ou de TikTok. Parce que TikTok est vraiment la réalisation de nombreux fantasmes utopiques et peut facilement mettre en évidence des contradictions.

La culture de cette application est une culture où le droit d’auteur n’a pas d’importance en tant que tel. Il y a quelque chose que l’on peut, que l’on fait et que l’on doit faire et ce quelque chose c’est justement le ‘remake’3. On te fournit (it feeds you) la chanson du moment (the trending song) – on te la fournit, mais en fait, c’est un mélange entre une sélection par la demande populaire et par l’application elle-même. L’appropriation n’est donc pas effective en tant que telle puisque chacun se retrouve à faire des ‘remakes’. Au lieu de l’appropriation, je vois donc plutôt une dimension de territoire et de contrôle.

Cela a trait avec l’authenticité. Savoir qui possède la version la plus authentique de l’accès à ce matériel devient plus important que le droit d’auteur en termes de ‘content creators’ et les gens ont des idées différentes sur l’accès, le paiement et le mérite. Mais c’est difficile de formuler ces idées puisqu’elles sont re-formulées au moment même de leur émergence.

JF : À bien t’entendre, c’est un peu comme les danseurs classiques qui se mettent à la barre. Tout le monde doit faire le même exercice et puis il y a de grandes guéguerres imaginaires par rapport au choix de la place. Tous désirent se placer devant le miroir qui fait croire que l’on est mince (skinny mirror).

FB : Oui, le miroir qui fait croire que l’on est mince. Ça se réfère aussi beaucoup à la danse sur TikTok et à l’idée d’une propagation frénétique ou contagieuse des mêmes gestes. Et puis il y a d’autres trucs qui s’y propagent, y inclus le syndrome de la Tourette4. Alors ces trucs se propagent de manière contagieuse. Cela engage même des aspects hiérarchiques. Par exemple, à un moment donné, le gouvernement chinois a établi un couvre-feu sur Tik-Tok: il a littéralement fixé une heure à laquelle il fallait aller se coucher comme par le biais d’une hypnose paternaliste.

JF : Tu as beaucoup parlé des aspects imaginaires de l’algorithme. Et tu insistes aussi sur le fait que tout cela le nourrit, qu’il est médié de manière symbolique. Et puis, dans la préface à tes Notes on Post-conceptual Poetry, Trisha Low cite ta description de l’internet en termes de « l’Autre sadique » devant qui tu dois te mettre dans une position de passivité continuelle. Pourquoi est-ce que tu établies ce lien entre le network et le Nom-du-Père ?5

FB : Je m’intéresse à la relation entre la dimension fragmentaire et hétérogène des personnalités multiples et la façon dont cela semble nourrir un sens de carrière et de paternité de l’œuvre (authorship). Le pluralisme et la multiplicité sont extrêmement régulés, mais je veux en particulier pointer ces choses pour autant qu’elles sont régulées par le nom de la marque (brand name), qui parfois fonctionne comme le Nom-du-Père. Je crois que c’est vraiment la ‘plateforme’, comme on dit maintenant, et le formatting. Mais c’est toujours ce que le Nom-du-Père a été. C’est juste de la forme. Donc, la forme détermine le contenu, selon un point de vue spécifique, peut-être de manière un peu cynique mais sans doute vraie.

La forme sculpte et fait médiation. Le type de smartphone, de technologie ou de miroir que l’on emploie est en partie ce qui sculpte tout ça. Mais je ne suis pas simplement un historiciste parce que je crois quand même que cette mise en sculpture vient du fait d’avoir un corps. Ce n’est pas purement médié par la technologie ou la culture. On peut même avoir un schéma corporel dans le vide, sans la technologie mais nous ne construirons jamais un vide sans l’aide de la technologie. Je pense qu’il est intéressant de réfléchir à la différence entre les multiples générations du selfie en tant que processus historique. Mais comment comprendre ce qui se passe avec le corps au niveau libidinal? C’est pour ça que je m’intéresse à la psychanalyse.

La question du schéma corporel n’est pas quelque chose qui peut être résolu en réfléchissant à la technologie. Parce que la psychè est déjà en tant que telle la première technologie. Elle crée cette première surface du corps et nous sculpte, comme le fait aussi l’œil parental. Peu importe la première personne qui s’occupe de nous, on devient son ‘objet adoré’ (the apple of their eye). Par exemple, on est filtré par l’œil parental. Avec n’importe quel parent, cette image idéale devient un premier petit homunculus de nous-même. C’est ça le premier écran : un écran convexe de l’œil parental. Notre premier objectif est de devenir ça, devenir cet enfant idéal. À partir de là, il est difficile d’établir la différence entre un complexe technologiquement médiatisé et éventuellement « mauvais », et ce qui est simplement le fait d’avoir un corps et d’avoir aussi une psyché. Il n’y a aucun point d’Archimède en deçà duquel on ne dispose pas d’un schéma corporel pernicieux et invasif ; un point à partir duquel on pourrait juger la saleté que sont les médias de masse. Si un tel point existait, il s’agirait d’une forme méta et artificielle de la loi.

JF : J’ai deux questions concernant le corps parce qu’il me semble que tu as quelque peu délaissé cet aspect dans tes œuvres récentes. Je pense par exemple à un de tes personnages qui s’appelle Madame du vide (Madame de Void) et qui est très intéressant. Avec un tel exemple, on peut identifier une dichotomie dans ton travail artistique. En même temps, le corps ne se réduit pas à la question du schéma corporel. J’ai l’impression qu’après 2016, tu n’as plus présenté ton corps selon la même fragmentation comme tu l’avais fait dans tes vidéos sur YouTube.

FB : J’ai lutté contre l’idée suivant laquelle la représentation figurale est si importante qu’elle dominerait toute autre chose, au point d’annihiler notre capacité à lire et à penser. J’ai lutté contre les effets de tout cela sur la culture, surtout aux USA. Je m’interroge à ce sujet, tout en voulant aussi considérer les différentes possibilités fournies par la figure en termes de réflexion. Chaque schéma est devenu plus rigide. Même et surtout les schémas corporels dits ‹ queer ›, qui sont censés être dé-figurant, même les schémas du sado-masochisme, les typologies d’Éros, les positions sexuelles, etc. Ces schémas, qui auparavant étaient plutôt des masques occasionnels, sont désormais le passeport qui nous octroie l’accès à l’espace social. Ces types et ses personae que nous choisissons, si fragmentés qu’ils soient, nous permettent de nous connecter et d’accéder à ces portails que nous utilisons pour parler et être engagé dans la parole… et même pour avoir du sexe. Ils sont dès lors très cohérents au niveau du crédit social même s’ils se présentent comme fracturés. J’ai tenté de vaciller entre la figure fragmentée et la figure unifiée. Et quand je dis ‹ unifiée ›, je veux dire gelée dans les typologies de base brechtiennes ou hégéliennes6. Je dirais que l’ossification de la figure est actuellement si intense, si écrasante et si monopolisante qu’il est très difficile de savoir quoi faire. Je trouve qu’il est difficile de figurer quoi faire avec l’art figuratif.

JF : C’est la bonne expression !

FB: Je ne suis pas sûr d’avoir jamais été membre d’un soi-disant parti qui dirait le contraire. J’ai été sceptique dès le début, et je le suis toujours, quant à la possibilité pour l’art figuratif de faire quoi que ce soit.

JF: Est-ce que tu es tout aussi sceptique quant au langage ?

FB : Je suis sceptique en ce qui concerne le rapport entre l’art figuratif et le langage. Il s’agit de la manière par laquelle chacun est médiatisé par l’autre, et de la manière par laquelle ce comportement est incité. Je parle ici de la façon par laquelle chacun (figure et langage) devient l’autre, particulièrement grâce à l’algorithme et cela par excès de l’intention consciente. Ce n’est pas l’algorithme de la Silicon Valley que je mets en cause, mais l’algorithme de l’inconscient. Je veux dire, à la limite, oui, ça nous forme neurologiquement à utiliser certains types d’algorithme. Mais l’algorithme le plus pernicieux est notre propre algorithme inconscient tel qu’il est. Il faut trouver les moyens pour tracer son chemin avec tout ça. C’est pourquoi j’ai essayé de lier la question du nom de la marque à la question du Nom-du-Père, pour souligner qu’il s’agit d’un problème psychique. C’est pas simplement un problème qu’on peut résoudre en trouvant une autre marque ou en réformant la marque, ou en éliminant, échangeant, ceux qui gèrent la marque. Parce que la question est de savoir comment on est ‹ marqué › (branded) et cette question relève du langage, en établissant des ‹ types ›, en faisant du ‹ typecasting › comme on dit dans le monde du cinéma, en établissant des stéréotypes. La difficulté, c’est que toutes nos ressources sont utilisées pour trouver des boucs émissaires faciles et importants pour cette image de marque : cette image de marque a été mauvaise pour nous, cette mise en forme nous a desservis, cette morphologie n’a pas été la bonne pour nous, changeons-la ou concentrons-nous sur l’interpellation. Mais il ne me semble pas qu’il s’agisse d’interpellation. Ce n’est pas uniquement que la technologie nous confère ce corps. Ou bien, il faut que notre corps s’adapte parce qu’on utilise un iPhone ou qu’on voit son reflet dans un miroir de ballet. Parce que ce n’est pas de la technologie, sauf dans la mesure où la technologie est le psychisme qui étend ses tentacules sur toutes les prothèses qu’il peut trouver. Ce qui est un peu déroutant c’est que je suis à la fois foucaldien et lacanien. Je pense que la technologie dans laquelle on se situe nous serre, tel un corset, dans le soi ou le non-soi, peu importe la variante à laquelle on cède. Bien sûr, le paradigme historique dans lequel on se trouve – si on est dans le paradigme conceptuel, le paradigme post-conceptuel or le paradigme pop ou le paradigme queer, etc. – ce paradigme nous serre tant et si bien que l’on devient ce que l’on est, marqué par ce processus que l’on modèle en retour. La technologie n’offre aucune échappatoire.

Je pense que ces points sont importants, mais je me demande également comment répondre au fait qu’il faut être compressé et formaté en tant que corps sans se contenter de blâmer un paradigme ou de contre-marquer la marque. Il est important de trouver son rapport singulier, au fait que l’on est marqué (branded) et, en plus, à sa façon singulière d’être susceptible à la marque : une disposition qui n’est pas uniquement historico-culturelle.

JF : Une marque au fer rouge (brand) étant, bien sûr, quelque chose qui à l’origine laisse une trace brûlante sur le corps, et normalement pas sur celui d’un être humain. Mais je m’interroge aussi sur ta présence sur les réseaux sociaux. Parce que, de ce que je peux voir, tu n’y es plus. Tu parais être un observateur averti de la scène sur TikTok mais je doute que tu l’utilises toi-même, c’est juste?

FB : Honnêtement, je ne crois pas être un bon observateur, mais j’essaie de l’être. Je ne suis pas très présent sur les réseaux sociaux, sur TikTok en tout cas. Je n’y suis donc pas autant qu’un véritable ‹ digital native › pourrait l’être. Je suppose qu’on pourrait même dire que les digital natives les utilisent avant d’être nés… Qu’ils les utilisent déjà ou que les réseaux utilisent déjà leur personne à naître. Par contre, à l’époque, j’étais très présent sur les réseaux, en tous cas assez… Tu vois, on pourrait supposer qu’on en a jamais assez de ces réseaux mais moi j’en ai eu assez. Je ne crois pas que j’étais en mesure de former (to figure out) un schéma corporel satisfaisant ni un schéma du monde par cette présence sur les réseaux. Je vois bien qu’il y a des gens qui y arrivent et je suis curieux de savoir comment tout ça pourrait être satisfaisant pour quelqu’un.

JF : Et qu’est-ce qui contribue à ton schéma corporel satisfaisant ?

FB: Il n’y a rien qui le puisse. J’essaie de trouver un moyen de ne pas être constamment envahi par la promesse et la menace.

JF : Et quel est le rôle de la psychanalyse dans ce jeu entre menace et promesse ?

FB : La psychanalyse nous donne aussi la promesse et la menace dans la mesure où on les transfère, n’est-ce pas. Je continue à être frappé par ça dans mon transfert sur tout. Je pourrais le transférer sur une boîte à chaussures. Je pourrais faire en sorte que la boîte à chaussures me fasse vibrer, me récompense et me ‘dé-platteforme’. Je préfère transférer sur une boîte à chaussures. Parce que là, au moins, je commence à deviner la figure de quelque chose à propos de quoi je ne peux pas blâmer la technologie. Ce qui ne veut pas dire que la boîte à chaussures ne soit pas une technologie, et la chaussure est clairement la moule du pied. Je reste curieux de savoir par quels autres moyens on nous incite à nous sculpter, à faire de nous des marques. On nous pousse à nous coder digitalement nous-mêmes comme à la castration digitale : je veux dire de nous couper les doigts (digit) mais aussi d’être morcelés par le digital. En plus, les réseaux sociaux, ce ne sont que des médias, n’est-ce pas ? Mais enfin bref, oui. Ça me domine encore. C’est toujours le dominateur ou le sadique et j’en retiens toujours ma jouissance, comme tout le monde.

JF : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de partager ces pensées avec nous!

 

Notes: 

  1. Dolto cite le cas des enfants sans vision (sightless) qui ont créé des sculptures des corps ayant des mains particulièrement larges et renvoyant au fonction du tactile dans leurs schémas corporels.
  2. Il s’agit d’une « idée de la psychose » qui part de l’imaginaire collectif, bien entendu.
  3. Sur TikTok, un ‹ remake › désigne la pratique de se réapproprier les contenus d’autres utilisateurs ou issus de la culture en général (de même que, au cinéma, un ‹ remake › est un film qui renvoie à un autre film). La platteforme encourage l’appropriation des mêmes séquences sonores (soundbites), produisant par là des remakes collectifs et simultanés.
  4. Voir sur ce phénomène : « Le ‘Tiktok Tic’, cette maladie des tics nerveux » (www.allodocteurs.fr).
  5. Bernstein introduit une relation entre l’algorithme, le Nom-du-Père et le chiffre Omega dans sa collaboration avec la peintre Jacqueline Humphries intitulée « The Omega Machine ».
  6. On pense notamment à la typologie du maître/esclave ou du riche/pauvre.