Consultations sur Internet ?

S’il est bien vrai que, pour le moment, compte tenu d’une dangereuse nouvelle pandémie virale, pour des questions de danger de contamination-transmission-diffusion, les rencontres entre corps vivants avec nos analysants sont à éviter.

Dans ces temps, où malgré toutes nos avancées techno-scientifiques nous sommes rattrapés par les effets d’une nouvelle piqûre de rappel de l’horreur angoissante de l’increvable existence de la chose silencieuse, j’ai considéré opportun de répondre à l’invitation du Bureau de l’ASREEP-NLS, d’écrire un petit texte d’actualité sur le coronavirus dans le blog, en tentant de ne pas me cacher dans des phrases solennelles ou citations grandioses de nos « Capitaines analytiques ».

Toutefois, une petite phrase de Jacques-Alain Miller, lancée sur les réseaux sociaux, et repêchée et diffusée par Susana Genta Paiva, m’a semblé de circonstance. Que nous psychanalystes, aujourd’hui contraints à une mise en intervalle prudente de nos consultations, tentions de ne pas succomber à la fébrilité ambiante de masses, ni à nos seuls calculs de survie pécuniaire particulière, en empruntant la voie savonneuse d’assimiler la poursuite de notre pratique de la psychanalyse aux rencontres virtuelles avec nos analysants, par téléphone ou vidéos-conférences. Pratiques que nous sommes, hélas et pour le moment, en mesure de proposer aux plus angoissés d’entre eux.
Il s’agit encore moins de nous camoufler sous la canaillerie du recours à  » parler la langue de l’Autre », par le recours heureux à la vidéo-conférence (qui devrait se limiter à des réunions entre collègues) en remplacement des séances psychanalytiques in vivo, faussement appelées traditionnelles.
Je vais donc ici me limiter tout court à vous laisser cette Grande petite réflexion de Jacques-Alain Miller :

« La coprésence en chair et en os est nécessaire, ne serait-ce que pour faire surgir le non-rapport sexuel. Si l’on sabote le réel, le paradoxe s’évanouit. Tous les modes de présence virtuelle, même les plus sophistiqués, buteront là-dessus. » 1

En signalant qu’elle a suscité les premières réactions sur Facebook. A suivre…

 

Notes:

  1. Jacques-Alain Miller. Le divan. XX1e siècle. « Demain la mondialisation des divans ? Vers le corps portable ». Libération, interview du 3 juillet 1999.